À l’origine, le quartier de la Croix-Rousse était un hameau avec quelques maisons autour d’une croix en pierre rousse. Elle se trouvait en haut du chemin principal au milieu des vignes, sur la colline. Cette croix existe-t-elle toujours aujourd’hui ? Et où se cache-t-elle ? Pourquoi la Croix-Rousse s’appelle la Croix-Rousse ?
Au moyen-âge, au nord de Lyon, ville enfermée dans ses remparts, se trouvait une colline appelée Saint Sébastien et faisait partie de la campagne lyonnaise. En 1512, Louis XII pour défendre la ville de Lyon au nord, fit construire les remparts nommés “St Sébastien” sur l’emplacement de l’actuel boulevard de la Croix Rousse. Dans ces nouveaux remparts une seule porte : la porte St Sébastien, au sommet de la grande côte du même nom. Cette porte permet de sortir de la ville et plus tard permettra la communication avec le village de la Croix-Rousse. Elle marquait l’entrée de Lyon jusqu’en 1852, date du rattachement de la commune de Croix-Rousse à la grande ville. En dessous de ces remparts, sur “les pentes” poussait la vigne. Ce terrain fut occupé, jusqu’à la Révolution par plusieurs “clos”, religieux pour beaucoup (Chartreux, Carmélites, Bernardines, Colinettes…) qui se partageaient ces “pentes”. Au début du XIX°, l’important développement des industries de la soierie amena les nouveaux propriétaires de “biens nationaux” à bâtir autour des trois montées : St Sébastien, Grande Côte et Carmélites. Ils reliaient alors la ville et le haut de la colline. Ainsi naissait le quartier des “pentes de la Croix-Rousse” (plus de détails sur l’histoire de la Croix-Rousse ici);
En dehors des fortifications, s’était constitué un village rural, peuplé de maraîchers qui alimentaient la Ville de Lyon en légumes. En 1560, une croix taillée dans la pierre de Couzon à l’époque appelée “pierre rousse” a été dressée sur cette colline, au milieu d’un hameau composé de quelques maisons. D’après différents historiens, la croix était située au carrefour de la Grande-Rue, qui autrefois n’était qu’un chemin divisé en 2 voies qui allaient l’une vers les Dombes, l’autre vers Neuville. Cette croix en pierre rousse était visible en arrivant sur la colline, d’où le nom tout trouvé : “la Croix-Rousse” ! Elle fut détruite et reconstruite suite aux différents aléas de l’Histoire de Lyon, et disparaît même à la Révolution. En 1818, le village de la Croix-Rousse est élevée au rang de ville et ce n’est qu’en 1852, qu’elle est rattachée à Lyon et devient un quartier (décret impérial du 24 mars 1852). En 1862, la Croix-Rousse est reliée au centre de Lyon par le premier funiculaire du monde. Il sera rapidement surnommé la “ficelle” par les lyonnais. En 1865, pour faciliter l’intégration de la Croix-Rousse à la ville, les remparts sont détruits (sauf la porte, dernier vestige), permettant la réalisation du boulevard de l’Empereur. La mairie est ensuite construite, et des arbres sont plantés.
Si vous demandez à un lyonnais ou à un croix-roussien où se trouve cette croix aujourd’hui, et à quoi elle ressemble, rares sont ceux qui arrivent à vous répondre. En décembre 1994, une copie de cette croix rousse réalisée par les compagnons du devoir, est toujours présente sur la colline. Elle a été placée au même endroit, à l’entrée du village, sur le rond point de la place Joannès-Ambre, devant l’entrée principale de l’hôpital de la Croix-Rousse. Elle accueille encore les visiteurs et les habitants et signale, comme dans les campagnes, que l’on entre dans le “village” de la Croix-Rousse.