Saint-Victor-Malescours
Saint-Victor-Malescours | |
Mairie de Saint-Victor-Malescours.AdministrationPays FranceRégionAuvergneDépartementHaute-LoireArrondissementArrondissement d’YssingeauxCantonDeux Rivières et ValléesIntercommunalitéCommunauté de communes Loire SemèneMaire
MandatJoseph Champavert
2014-2020Code postal43140Code commune43227DémographiePopulation
municipale834 hab. (2012)Densité58 hab./km2GéographieCoordonnées45° 17′ 33″ Nord4° 18′ 47″ EstAltitudeMin. 753 m – Max. 931 mSuperficie14,47 km2 Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Saint-Victor-Malescours est une commune française située dans le département de la Haute-Loire en régionAuvergne.
Géographie
Saint-Victor-Malescours est une commune du Massif central située à l’est du Velay.
Environnement
Le paysage de la région est essentiellement composée de vastes prairies verdoyantes, marquées par le relief. La commune est traversée par la rivière Semène, affluent de la Loire. L’humidité de la région, la forte présence de l’eau, sont à l’origine de nombreuses zones humides, où le populage des marais côtoie les lychnis flos cuculi, les gentianes pneumonanthes, les potentilles des marais et des graminées comme la molinie bleue et la canche cespiteuse. Elles sont habitées par des grenouilles rousses et des tritons palmés. Parmi les oiseaux, en plus des buses, perdrix, rougequeues, chardonnerets, piverts, bergeronnettes, des éperviers ont été observés. Parmi les araignées, outre l’épeire des roseaux, l’apparition de l’épeire fasciée a été signalée. Les chauve-souris sont également présentes. Le gibier, lapins, lièvres et chevreuils, est apprécié des chasseurs. En dehors des prairies, les alentours du village sont recouverts de forêts d’épicéas, pour partie plantées en faveur des scieries, menuiseries et autres industries liées à la sylviculture, aujourd’hui presque disparues. Ces forêts sont riches en fruits sauvages (myrtilles, mûres) et champignons. Le climat est relativement tempéré durant l’année, mais peut s’avérer très rude, en raison de l’altitude et des vents parfois violents, notamment la burle. L’hiver est marqué par de longues périodes de neige. La rivière Semène fait l’objet du Contrat Rivièrequi a pour but de rétablir l’équilibre biologique. Elle est peuplée par des vairons, loches, goujons et truites farios. Les écrevisses à pieds blancs et l’ombre commun, autrefois présents, ont disparu des eaux.
Histoire[modifier | modifier le code]
Mentionnée en 1224 comme Ecclesia Sancti Victoris (Bibl. nat, lat., 12745, p. 405), son nom a évolué au cours des siècles :
1265 : Parrochia Sancti Victoris, Aniciensis diocesis.,(cart. de St Sauveur en Rue, p. 151)
1398 : Parochia S. Victoris de Malis Curtibus (coll. Chaleyer)
1461 : Parochia S. Victoris de Malas Courtz (Rhône, H.1180)
xvie siècle : Sainct-Victour-de-Malescours (év.)
1793 : Victor1, Victor-de-Malescours. (le village a perdu l’attribut « saint », Révolution française oblige)
En 1789, Saint-Victor-Malescours faisait partie de la province du Velay, de la subdélégation et sénéchaussée du Puy et archiprêtré de Monistrol-sur-Loire, et était dédiée à saint Victor comme succédant aux droits du prieur de Dunières, l’évêque était collateur. (source : dictionnaire topographique du département de la Haute-Loire – Auguste Chassaing – 1907) L’histoire écrite de Saint-Victor-Malescours débute en 1138, mais les 14,47 km2 qui constituent la commune ont été habités depuis l’Antiquité. Le climat et la configuration de la commune, avec ses prairies et ses bois, longeant sur 11 km la rive droite de la rivière Semène, ont préfiguré les ressources des habitants.
Les terres acides et pauvres, les nombreuses zones humides, ont conditionné une agriculture d’élevage, plutôt que de culture céréalière. Sauf au lieu-dit Cellières, qui, comme son nom l’indique, constituait le grenier (de seigle) de la commune.
Très vite, la force hydraulique de la Semène a été utilisée et de nombreux moulins à blé virent le jour. Moulin Cheval fut mentionné dès 1363, Faridouay à partir de 1569.
À partir de 1836, des scieries s’établirent à Moulin Blanc, au Suc, à Faridouay et au Poyet. Ce fut le début d’une politique de boisement. Au cours du xixe siècle, avec le développement de l’industrie de la soie et du textile, un moulin à chanvre (Le Poyet), deux foulons (la Planche et Moulin Blanc) et un moulinage (Le Poyet) furent ajoutés aux activités existantes. La proximité de Saint-Étienne, a amené d’autres activités, fournissant des ressources complémentaires aux paysans, souvent très pauvres. En adaptant leurs fermes, ils entrèrent les métiers de la passementerie. En 1846, Saint-Victor comptait 55 personnes qui vivaient de cette occupation (rubanniers, passementiers, tisseurs).
En 1851, Saint-Victor-Malescours avait atteint 1134 habitants. En 1975, la commune n’en comptait plus que 356 : l’exode rural avait atteint la commune avec le déclin de la passementerie et la mécanisation de l’agriculture. Ils n’étaient pourtant pas partis bien loin, les San-Vitournaires, trouvant du travail dans les mines de Firminy et de Saint-Étienne, ainsi que dans les nombreuses usines qui prospéraient. Souvent, ils gardaient un pied-à-terre dans leur commune d’origine.
Après la Première Guerre mondiale, Saint-Victor était devenue une villégiature recherchée pour les Stéphanois en quête d’air pur. Ils arrivaient dès le mois de juin par cars entiers, doublant le nombre d’habitants pendant la période estivale. L’auberge Robert, le café Souvignet et des locations répondaient à cette demande.
Dans les années 80, avec l’amélioration des routes et la banalisation de l’automobile, la situation s’est inversée. Nombreux sont les habitants qui ont leur lieu de travail à Firminy et Saint-Étienne.
L’activité bois sur la commune
Jusqu’en 1988, la commune a bénéficié d’une politique de boisement, le bois étant une activité plus lucrative que l’agriculture. À ce moment, 25 % de la superficie de la commune était boisée2 (contre 11,2 % en 18793). Depuis, les récoltes de bois ont baissé et certaines parcelles sont à l’abandon ou restituées à l’agriculture. La fermeture de la scierie de Régis Peyrard à Vial en 2009, signifie la fin d’une période, même s’il reste encore une scierie en activité à Saint-Victor. Quant à l’abattage du bois, il ne reste actuellement qu’un seul bûcheron sur la commune.
Les premières scieries apparaissent entre 1816 et 1836 en bordure de la rivière Semène. Elles appartenaient souvent à de grands propriétaires, les meuniers étant de très modestes locataires. Elles étaient actionnées par les forces hydrauliques de la Semène et s’ajoutaient aux moulins à farine de Moulin Blanc, Faridouay, le Suc, le Pont de Malzaure, le Poyet et Vial. Elles fabriquaient surtout du bois pour le « boisage » des mines, des poteaux, la fabrication des navireset pour la charpente.
La motorisation des scies a progressivement sonné le glas des scieries hydrauliques, qui subissaient le contrecoup des périodes d’étiage. La première s’est établie au carrefour de la Garne, activée par un moteur à vapeur. La famille Barnier qui en était propriétaire, durement frappée par la perte de deux de ses fils à la Première Guerre mondiale, a dû arrêter cette activité dès 1918, maintenant seulement le moulin à farine.
Sylvain Mounier, locataire de monsieur Convert au moulin de Faridouay depuis 1930 a installé sa propre scierie à l’entrée du bourg de Saint-Victor-Malescours dans les années cinquante. La scierie fut reprise par son fils André, mort accidentellement en 1967. Celui-ci avait ajouté à l’activité existante le façonnage de bois exotiques pour la menuiserie. En 1973, un autre fils, René, a développé avec sa femme une scierie à la Grange du Bois. S’il continue actuellement la fabrication de bois de charpente, cette activité en forte décroissance ne représente aujourd’hui que 10 % de la production. Son entreprise s’est surtout spécialisée dans la fabrication de palettes et est la seule scierie en activité dans la commune.
En 1965, le père de Régis Peyrard, descendant d’une très ancienne famille de meuniers propriétaires, a déplacé son activité du moulin de Vial sur l’autre rive de la rivière Semène, dans le village de Vial. Cette scierie a suivi toute la filière classique du bois, y ajoutant l’utilisation des bois nobles, pin, sapin, épicéa pour la menuiserie et l’ébénisterie. À cette époque, les menuisiers étaient nombreux dans la région, fabriquant directement les meubles pour les habitants. Ces dernières années l’activité s’est limitée à la fabrication de bois pour des palettes.
À l’heure actuelle, une nouvelle exploitation des forêts voit le jour. Si dans le passé, Saint-Victor était une villégiature recherchée pour les habitants de Saint-Étienne, aujourd’hui il faudra attirer les touristes à la recherche d’air pur et de tranquillité et redécouvrir les forêts comme espace de loisirs. L’Europe, l’État, les collectivités locales s’attachent à lui donner une mission écologique. Il s’agira de prendre en compte les multiples fonctions de la forêt afin de mieux l’exploiter, la protéger et la léguer aux générations futures. Toutefois, il convient de se demander si l’exploitation artisanale du bois est vraiment épuisée et si d’autres orientations peuvent être envisagées, telles la fabrication de pellets et celle de granulés pour le chauffage.
Politique et administration
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1790 | 1795 | Denis Sovignet | ||
1795 | 1832 | Jean-Baptiste Sovignet | ||
1832 | 1837 | André Sovignet | ||
1837 | 1862 | Jean-Denis Massardier | ||
1862 | 1889 | Augustin Sovignet | ||
1889 | 1903 | Aimé Duplay | ||
1903 | 1904 | Jean-Marie Verot | ||
1904 | 1905 | Aimé Duplay | ||
1905 | 1908 | André Royon | ||
1908 | 1919 | Jean-Marie Verot | ||
1919 | 1947 | Louis Duplay | ||
1947 | 1953 | Joseph Souvignet | ||
1953 | 1965 | Barthelemy Blachon | ||
1965 | 1971 | Joseph Souvignet | ||
1971 | 1989 | Paul Fournel | ||
1989 | 2001 | Jean Fauvet | ||
mars 2001 | en cours | Joseph Champavert4 |
Démographie
En 2012, la commune comptait 834 habitants. L’évolution du nombre d’habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du xxie siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque annéeNote 1,Note 2.
1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
736 | 763 | 888 | 949 | 1 047 | 1 031 | 1 118 | 1 049 | 1 134 |
1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 081 | 1 085 | 1 042 | 960 | 966 | 940 | 909 | 892 | 891 |
1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
851 | 811 | 835 | 690 | 669 | 614 | 623 | 525 | 533 |
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2012 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
470 | 411 | 356 | 375 | 476 | 673 | 748 | 821 | 834 |
Histogramme de l’évolution démographique
Lieux et monuments
Le village est construit autour de sa charmante petite église et de son lavoir toujours présent et entretenu. Beaucoup de « petits hameaux » entourent ce bourg, avec des fermes anciennes et d’époque, toujours pimpantes et pleines de vie.
Château du Fraisse7: de la gentilhommière du Fraisse se détachent surtout la chapelle et une petite tour. Le Fraisse appartenait à la fin du xvie siècle à Antoine Drevet qui s’y était retiré. Sa fille apporta le domaine à la famille Duplay, en épousant Marcellin Duplay. Ce sont les descendants qui possèdent toujours le château, rare exemple de tradition patrimoniale ininterrompue. Propriété privée, ne se visitant pas.
Château du Malploton8 : autrefois appelé Mas Ploton. Du manoir primitif, il reste une tour, trois fenêtres à meneaux et des meurtrières à tir rasant. La partiexixe siècle est d’inspiration néo-Renaissance. Cette ancienne possession des barons de Saint Didier fut attribuée en dot à Isabelle de Saint Didier lors de son mariage en 1335 avec Henri « Ploton » de Rochebaron. En 1372, la maison forte fut achetée par Jehan Allier en même temps que la terre de la Fressange dont il prit le nom. En 1615, Jehan IV de la Fressange cède le château à son beau-frère Pierre de la Fayolle. Sa veuve le transmet à son fils (né d’un second mariage) Innocent de Soubeyrand. De 1733 à 1782, le château a été la propriété de la famille du Peloux de Saint-Romain. De 1782 à 1889, le château a appartenu à la famille Souvignet. En 1889, Théodore Véron de La Combe acquiert Le Malploton, et le fait rebâtir par l’architecte Vaucanson. Ses descendants possèdent toujours le château. Propriété privée, ne se visitant pas.
Personnalités liées à la commune
Abbé Jacques Massardier, prêtre réfractaire, né à Saint-Victor en 1726, mort déporté à Saint-Martin-de-Ré en 1799. Un vitrail dessiné par M. Bory lui est dédié dans l’église.
François Peyrard (1759-1822), professeur, érudit et philosophe, connu notamment pour sa traduction des œuvres d’Euclide et Archimède.
Galerie[modifier | modifier le code]
Vue du village.
L’église, côté chevet.
L’église côté façade.
Le monument aux morts contre l’église.
Pont sur la Semène près de Saint-Victor-Malescours.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Liens externes
Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Saint-Victor-Malescours de Wikipédia en français (auteurs)