est un des symboles du quartier de la Croix-Rousse à Lyon. Il s’agit d’un gros rocher gris-blanc très dur, dont la composition minéralogique laisse à penser qu’il a été transporté depuis les Alpes jusqu’à Lyon par les glaciers, ce qu’on appelle un bloc erratique.
Le Gros Caillou était à l’origine symboliquement à cheval sur le 1er arrondissement (les pentes, lyonnaises) et le4e arrondissement (le plateau de la Croix-Rousse). Cette position en fin du boulevard de la Croix-Rousse est signifiante, puisque celui-ci fut lui-même aménagé en 1865 à la place des remparts qui séparaient la Croix-Roussede Lyon jusqu’à l’annexion en 1852, et constitue donc un autre symbole fort de la réunion des deux bourgs. Suite à la construction d’un parking souterrain et d’une esplanade végétalisée (nommée Espace Gros Caillou), il a été déplacé d’une trentaine de mètres pour être désormais uniquement dans le 1er arrondissement, ce qui excite l’ire de certains croix-roussiens1.
L’Espace Gros Caillou fut achevé en 2008, et l’esplanade végétalisée offre désormais une vue imprenable sur l’est lyonnais et le Bugey, et même sur les Alpes et le Mont Blanc par temps clair.
Le Gros Caillou est composé de quartzite triasique métamorphique, roche typique de la Haute-Maurienne et de laHaute Tarentaise, régions situées dans les Alpes à près de 200 km de Lyon, d’où le bloc a été déplacé par le glacier du Rhône au Riss (environ -140000 ans)2.
Sa découverte remonte à 1861 lors du percement de la ficelle reliant la Presqu’île du centre de Lyon à la Croix-Rousse : les travaux de percement du tunnel durent être interrompus car les travailleurs étaient bloqués par une roche extrêmement dure, qu’ils n’arrivaient pas à briser. La roche en question dut donc être dégagée et extraite du substrat, ce qui demanda de grands moyens et provoqua un certain retard dans les travaux. Finalement exhumé, le « Gros Caillou » est devenu à la fois le symbole de la force et de la persévérance des Lyonnais face aux obstacles, mais aussi le symbole du rattachement de la Croix-Rousse à Lyon, facilité par le funiculaire. Le Gros Caillou fut ainsi installé au bout est du Boulevard de la Croix-Rousse, d’où il domine le Rhône et toute la plaine jusqu’aux Alpes3.
Le Gros Caillou, point de rendez-vous fréquent des croix-roussiens, a notamment été immortalisé dans la littérature de jeunesse comme point de ralliement des Six Compagnons de la Croix-Rousse, série de romans écrits par Paul-Jacques Bonzon et parus dans la collection Bibliothèque verte.
Le « Gang des Lyonnais » qui multiplia les actions criminelles dans les années 60 et 70 était au départ surnommé « La bande du Gros Caillou », ses membres originels étant tous croix-roussiens.
Plusieurs pierres ayant une histoire géologiques similaire ont été retrouvées aux alentours de Lyon : c’est le cas notamment de la « Pierre Vieillette…, qui dominait lemarais des Échets, en Dombes »4, et d’« un bloc gigantesque, situé à Saint-Genis-Laval, près de Lyon »5, toutes deux détruites au cours du xixe siècle, ou encore d’une autre « Pierre Vieillette », nommée ainsi en l’honneur de la première, découverte lors du chantier de l’A46 et détruite lors de celui de l’A4324. Un bloc erratique est également présent à Saint-Fons.
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